Le réseau des Villages by CA du grand Ouest a décidé d’optimiser les chances de réussite de levées de fonds des Start-Up qu’elles accompagnent en organisant l’évènement « Levées à l’Ouest», qui consiste en une journée de rencontre digitale entre start-up et investisseurs.
C’est donc le 18 mars dernier que les 11 Villages by CA du Grand Ouest, avec le Village by CA Finistère en chef d’orchestre, s’associaient pour organiser une journée de rencontre entre start-up de l’arc Atlantique et investisseurs nationaux. Un format original de rencontres digitales sous forme de speed-meeting de quinze minutes entre les jeunes pousses et des investisseurs.
L’objectif : multiplier les mises en relation qualifiées en un temps restreint pour augmenter les opportunités d’investissement au profit des projets innovants du territoire. Cette première édition, 100% digitale en raison de la crise sanitaire, a atteint son objectif.
L’événement a en effet réuni 65 participants dont 29 start-up sélectionnées par les Villages by CA et les 20 structures d’investissement. Cela aura permis en une journée de réaliser 297 mises en relation qualifiées au cours de 37 heures cumulées de visioconférence.
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Le montant cumulé des fonds recherchés par les 29 start-up s’élevait à 20 Millions d’Euros
« Tant au niveau de la préparation (qualité des fiches projets) qu’au niveau de la phase d’interviews, le service délivré s’est avéré excellent. J’espère que cet avis est partagé par le plus grand nombre et que l’évènement se répétera au profit des start-up que vous hébergez. », Renaud Morla, Breizh Angels, participant de l’événement.
Il est encore un peu tôt pour quantifier l’impact de cette 1ère édition qui se mesurera au regard des investissements effectifs liés à l’évènement dans les mois à venir. Cependant, forts de l’engouement suscité par cette journée, les villages by CA du grand Ouest ont d’ores et déjà planifié une prochaine édition avant la fin de l’année. Elle devrait cette fois-ci se tenir en présentiel pour renforcer le lien entre les jeunes pousses du grand Ouest et les différentes catégories d’investisseurs régionaux ou nationaux et permettre des mises en relation qualifiées dans lesquelles les villages by CA se positionnent en tiers de confiance.
Car obtenir la confiance des investisseurs est sans nul doute l’élément essentiel dans la recherche de fonds. Une démarche qui apparaît souvent comme un véritable parcours du combattant pour une start-up tant il est difficile de convaincre de la pertinence de son « business plan » et de sa promesse de future rentabilité.
Et bien qu’on ait souvent coutume de dire que les liquidités prêtes à être investies au capital de jeunes entreprises ne manquent pas dans notre pays, attirer l’intérêt des investisseurs en « capital risque » (prise de participation au capital de sociétés innovantes à fort potentiel de croissance), n’en reste pas moins un véritable défi qui nécessite un long travail de préparation.
Levées de fonds : le parcours du combattant
4 pour 1000
Ce ratio représente les chances pour une start-up de réussir à convaincre un fond d’investissement.
En effet, il faut garder à l’esprit qu’un fond d’investissement fait l’objet de nombreuses sollicitations et reçoit en moyenne entre 1000 et 1200 dossiers d’entreprises en recherche de financement par an. Seuls 4 ou 5 élus tout au plus feront l’objet d’un investissement au cours de l’année…
Autant dire qu’une levée de fonds ne s’improvise pas, car au-delà d’apprendre à se conformer aux codes et usages des analystes, il faut réussir à les convaincre du potentiel de l’entreprise, de la solidité de l’équipe, de la confiance que l’on peut lui accorder, de la profondeur du marché, de la maturité du produit, des barrières à l’entrée… et la liste des atouts à mettre en avant pour parvenir à sortir du lot est encore longue.
D’ailleurs, généralement le quotidien des dirigeants d’une jeune pousse en recherche de financement se transforme en une quête du saint Graal particulièrement chronophage et rarement couronnée de succès. Seules les équipes bien structurées auront la capacité de supporter ce long parcours tout en maintenant les activités opérationnelles quotidiennes. C’est pour cette raison que bon nombre de start-up décident de se faire accompagner dans cette étape cruciale de financement de l’entreprise.
Cependant, cette étape dans le financement d’une jeune société n’est ni un passage obligé ni une fin en soi, et encore moins un gage de réussite. Souvenez-vous de la mésaventure de la start-up « Save » spécialisée dans la réparation des téléphones portables. En 2015 après une ascension fulgurante elle parvenait à lever 15 millions d’euros pour poursuivre son développement. Malgré tout, un an à peine plus tard elle était placée en redressement judiciaire. Plusieurs facteurs ont contribué à cet échec, mais pour le cabinet ANAXAGO la raison majeure serait une stratégie d’expansion démesurée et mal calculée… Un bon exemple pour rappeler que l’investissement ne fait pas toujours le bonheur !
Et même si les classements top 10 des meilleures levées de fonds font régulièrement la une des journaux économiques, fort heureusement le succès entrepreneurial ne se résume pas à la capacité de levée des fonds d’une entreprise. D’autant que ce type de levée record ne concerne guère que le monde du digital qui vise en général la conquête fulgurante du marché, le fameux « Blitzscaling » évoqué par Reid Hoffman le créateur de Linkedin, une stratégie qui vise le passage à l’échelle le plus rapidement possible pour conquérir toutes les parts de marché, devenir monopolistique et réduire ainsi à néant les velléités des éventuels concurrents.
Mais l’innovation ne se limite pas au monde du digital, et nombre de jeunes entreprises doivent affronter des cycles de développement beaucoup plus long que la création d’une application, avec des coûts de R&D décourageants même pour les investisseurs les plus avertis.
Croissance organique : une alternative à la levée de fonds
Le concept de croissance organique ou l’application du vieil adage « aide-toi le ciel t’aidera »
En effet, la croissance organique vise à identifier les leviers de croissance en interne pour développer son activité et créer son propre autofinancement. Il s’agit donc de trouver le moyen de vendre avant tout pour créer de la trésorerie et réinvestir le bénéfice au profit de son développement.
Une campagne de précommande sur internet est un très bon exemple de technique de croissance organique. Les internautes participent financièrement à une production et reçoivent en échange un article nouvellement produit. C’est le principe du prépaiement contre production (reward-based crowdfunding) qui génère une avance de trésorerie, qui si elle est bien gérée offre l’opportunité de de créer de façon quasi-autarcique les capacités de financement de l’entreprise.
En résumé, la croissance finance la croissance
Cette gestion en « bon père de famille » préfigure une ascension certes moins fulgurante qu’une levée de fonds mais permet de bâtir des fondations solides à l’entreprise. Quoi de mieux en effet que de vivre de ses ventes et de faire ainsi la preuve que son modèle économique résiste à la réelle confrontation au marché ?
C’est sans conteste le meilleur des arguments pour se créer de belles capacités d’emprunt si l’on souhaite passer à la vitesse supérieure ou finalement s’attirer la convoitise des investisseurs.
Arnaud LE MAOUT, Consultant Innovation Mer & Cybersécurité – Le Village by CA Finistère