Ils ont été accélérés par Le Village et volent désormais de leurs propres ailes, que deviennent nos alumnis ? Ce mois-ci, nous avons échangé avec Sébastien Worms, Co-Fondateur de Vitaline, start-up alumni depuis fin 2019. Créée en 2015, Vitaline est l’une des start-up lauréate du concours d’innovation Even’up lancé en 2018 par le Groupe Even, en partenariat avec Le Village et le pôle de compétitivité Valorial. Vitaline propose une gamme de repas à boire et de barres, conçus pour offrir le meilleur de la nutrition, dans un format simple et pratique à consommer.
Pendant un an, la start-up a bénéficié d’un accompagnement personnalisé pour développer son offre, structurer sa société et confronter sa proposition à l’expérience des équipes chez Even. « Durant cette année d’accompagnement, nous avons avancé sur notre stratégie d’entreprise et son financement. Nous avons bénéficié d’une approche très concrète sur la gestion d’entreprise et les problématiques quotidiennes auxquelles nous pouvons être confrontés. De manière plus opérationnelle, les équipes d’Even nous ont permis de monter en compétences en nous partageant les bonnes pratiques sur les process qualité et hygiène notamment. » détaille Sébastien. Vitaline a également profité de mises en relation avec des acteurs de la Food Tech pour aider au lancement de sa gamme. La start-up garde de très bonnes relations avec Even, un développement produit est d’ailleurs en projet avec le Groupe.
Depuis la fin du programme, la start-up a continué à travailler sur ses produits et formulations ; « Notre priorité est la qualité de nos produits, obtenue grâce à des formulations pointues, qui leur confère des valeurs nutritionnelles performantes » nous explique Sébastien. En effet, la start-up investi d’abord sur la qualité, en sélectionnant ses matières premières avec soin. La gamme Daily est 100% bio, obtient un Nutri-Score A et un score Yuka de 100/100.
Côté distribution, la start-up a mis un coup d’accélérateur, en ouvrant la commercialisation de son offre en GMS. « Nous cherchions à rentrer dans la grande distribution, nous avons été approchés par le Groupe Casino pour intégrer son programme « Services for Equity », un dispositif d’investissement innovant pour accompagner les start-up de la Food Tech » détaille Sébastien. Un accord de distribution a alors été signé en contrepartie d’une prise de participation du groupe Casino. Depuis septembre 2020, les produits sont distribués au sein d’un parc test de 48 magasins Casino et Monoprix en Ile de France. Pour les trouver, direction le rayon bio ou nutrition !
Cette phase de test, permettra d’identifier quels types de formats sont les plus appréciés, et quelle est la typologie d’acheteurs en grande surface. « L’objectif initial était d’élargir ce parc à 250 magasins au 1er janvier 2021, la situation actuelle et le peu de fréquentation en magasin viennent perturber les premiers retours, ce qui risque de prolonger cette phase de test ». La vente en GMS devrait s’étendre à l’ensemble du réseau de magasins Casino et Monoprix dans un délai de 18 mois. La start-up se met donc en marche pour son passage à l’échelle en vue de ce futur déploiement.
En distribution exclusive sur internet depuis sa création, ce développement en GMS permettra à la start-up de lever quelques freins à l’achat sur internet, comme le coût de la livraison par exemple. Le digital reste néanmoins un canal de vente prioritaire sur lequel la concurrence est rude. Pour se distinguer, les deux co-fondateurs, Sébastien Worms et Alexis Fournier, misent sur le bouche à oreille et les recommandations. Vitaline est généralement reconnue comme haut de gamme sur les valeurs nutritionnelles (sites de comparaison, blogueurs…). La start-up prévoit de poursuivre son développement produit pour maintenir cette première position.
Malgré des projets lancés en 2020, le contexte économique actuel n’a pas favorisé le business. Au-delà des problèmes logistiques (retard de livraison, absence de livreurs) et de production (manque de personnel, arrêt de production, retard de fournitures) que la start-up est parvenu à résoudre, la consommation nomade a fortement ralenti « le prêt à consommer en grande distribution a chuté de 40% avec la crise » précise Sébastien, entrainant un ralentissement de la croissance du chiffre d’affaires. Malgré ce contexte difficile, la start-up qui compte aujourd’hui 6 salariés et une dizaine de personnes en sous-traitance sur les lignes de production, a tout de même réussi à réaliser une légère croissance de son chiffre d’affaires et espère pouvoir relancer les projets à l’horizon 2021.
Pour Sébastien, au-delà de l’impact purement économique, cette crise aura boosté la pratique du télétravail et permis une prise de conscience du déclassement de la France, « notre système de santé n’est pas plus efficace que les autres, et la mise en œuvre des moyens logistiques pour gérer cette crise, notamment lors du premier confinement, n’aura pas été la plus performante ».