Ils ont été accélérés par Le Village et volent désormais de leurs propres ailes, que deviennent nos alumnis ? Ce mois-ci, nous avons échangé avec Tanguy Le Bihan CEO de Foil & CO, start-up de la deuxième promotion du Village by CA Finistère, spécialisée dans la conception et la fabrication de pièces ultra modernes en composites, dédiées au secteur du nautisme. La société dispose de son bureau d’études et de son propre outil de production sur son site finistérien de Tréhou, près de Sizun. En pleine période de crise, l’entreprise poursuit son développement et annonce une levée de fonds de 750 000 euros.
Depuis la fin du programme d’accélération, l’entreprise n’a cessé de se développer : « Nous avons continué le développement de nos propres marques et commencé à travailler en BtoB, une phase importante de notre évolution sur l’année 2019 », précise Tanguy. En effet, initialement sur le marché des loisirs nautiques (Windsurf, SUP, Windfoil…), Foil & CO diversifie son offre en entrant sur le marché des bateaux de plaisance et de la course au large. « Un marché que je connais bien » nous indique Tanguy, anciennement architecte naval pendant 12 ans.
Comme pour beaucoup d’entreprises, la période de confinement a complétement bloqué l’activité de Foil & Co ; « Difficile de produire à distance », d’autant que le secteur d’activité de la start-up a été fortement touché par les restrictions sanitaires : « nos réseaux de distribution et de magasins étaient fermés et les activités de plein air interdites » explique Tanguy.
C’est pourtant dans ce contexte difficile que Foil & Co annonce une levée de fonds de 750 000 euros pour financer sa croissance ; « Il y avait de fortes chances que cette levée de fonds échoue en pleine crise sanitaire, mais nos actionnaires ont montré l’intérêt et la confiance dans le projet », se félicite Tanguy. Cette levée de fonds va permettre à la start-up de poursuivre le développement de ses marques, en mettant notamment plus de moyens marketing pour booster le commerce national et international. « Nous allons pouvoir lancer la production de bateaux de plus grande taille, comme le bateau à moteur à foils pour la plaisance notamment » précise Tanguy. Les fonds permettront également d’accélérer le e-business, en déployant une stratégie digitale dédiée, c’est déjà le cas avec le lancement du nouveau site e-commerce : foilandco.fr, sortit tout récemment.
La société a fait le choix du Made in France en installant son unité de production en Bretagne et en s’affranchissant des approvisionnements en provenance de Chine notamment. Une stratégie risquée mais payante, puisque le contexte actuel pousse les consommateurs à consommer de plus en plus local, « Dans la période que nous traversons, beaucoup préfèrent faire travailler une entreprise locale pour assurer l’avenir du pays et de la région ».
La société qui compte aujourd’hui 17 salariés s’était fixée l’objectif de réaliser 1,7 million d’€ de chiffre d’affaires sur 2020. Un objectif revu à la baisse compte tenu de la crise. La forte reprise des activités outdoor depuis le déconfinement pourrait permettre à Foil & Co d’atteindre son chiffre d’affaires 2019, d’1,2 million d’euros. Foil & Co compte sur sa forte agilité pour s’adapter aux évolutions actuelles et à venir du marché mais va tout de même rester prudente en termes d’investissements « malgré l’importante activité du moment dans notre secteur, il est difficile de savoir si cela va durer ou s’il s’agit d’un effet artificiel, car le secteur du nautisme est aujourd’hui fortement touché », souligne Tanguy.
Cette incertitude économique qui pèse sur toutes les entreprises quel que soit le secteur d’activité, nous pousse à nous interroger sur le monde de demain. Pour Tanguy, le développement durable doit devenir le centre des préoccupations de la planète, « Cette crise sanitaire est la preuve que tout est fragile, on le savait, mais sans cette claque, l’emballement aurait continué de plus belle ». La crise sera peut-être l’opportunité d’une prise de conscience collective pour préserver la santé de tous, l’économie et l’environnement « Et finalement si cette crise sanitaire pouvait faire réfléchir afin de nous éviter de se prendre le mur de façon irrémédiable ? Je le souhaite et je l’espère. Le monde de demain appartient à nos enfants, il est de notre devoir de le préparer au mieux, et il y a du pain sur la planche ! ».