Le Village by CA et Capgemini ont lancé en mars dernier, la 4ème édition du baromètre de la relation start-up/grand groupe. La rapidité, la simplicité, la bienveillance et la création de valeur en sont les quatre principaux critères analysés. 109 entreprises ont répondu à cette enquête, dont 1/3 de grands groupes et 2/3 de start-up. Découvrez en synthèse l’évolution de la relation, les axes d’améliorations et les impacts de la crise du COVID-19 sur la collaboration.
1er pilier : La Rapidité
96% des start-up interrogées considèrent le temps entre l’expérimentation et l’industrialisation de la solution chez le partenaire lent voire très lent, un sentiment partagé par 75% des grands groupes interrogés. Globalement les acteurs s’impatientent, le projet industriel est en effet le principal bénéfice recherché pour la start-up, c’est ce projet industriel qui apportera du chiffre d’affaires et le volume nécessaire pour le passage à l’échelle du produit. Les grands groupes, souhaitent quant à eux profiter du potentiel d’innovation de la start-up. Le suivi du projet avec une bonne maitrise du risque, peut accentuer la lenteur perçue par la start-up qui souhaite profiter des avantages de la collaboration le plus rapidement possible.
Les perceptions divergent quant aux délais de prise de décision. Alors que de plus en plus de start-up considèrent ce temps trop long (71% des start-up interrogées en 2018 contre 96% en 2020), les grands groupes, eux, estiment que ce temps s’améliore depuis les 3 dernières années (56% considèrent que les délais sont longs contre 67% il y a 3 ans).
S’agissant des délais de paiement, les résultats 2020 témoignent d’une amélioration. Ce résultat peut-être expliqué en raison de la période durant laquelle le questionnaire a été lancé. Pendant le confinement, les grands groupes ont pris des initiatives pour accélérer les délais, par solidarité économique et pour assurer la pérennité de leur partenaire ; 50% des grands groupes pensent que ces délais sont bons et 67% des start-up.
A noter que la perception de la rapidité pour des start-up n’ayant jamais collaboré avec des grands groupes peut être différente de celle des start-up ayant déjà expérimenté plusieurs collaborations et pris l’habitude des process des grands groupes.
2ème pilier : La Simplicité
Ce pilier se caractérise par :
- La clarté des objectifs de collaboration entre les deux parties. Les positions sont globalement stables sur les 3 dernières années avec notamment un écart de perception. 89% des grands groupes trouvent les objectifs clairs contre 67% des start-up.
- La facilité de communication. A ce niveau, on observe une perception qui se dégrade du côté des start-up depuis 2018, quand celle des grands groupes s’améliore : 92% d’entre-deux trouvent qu’il est facile de communiquer avec la start-up. Jusqu’à il y un an, les start-up collaboraient en direct avec des acteurs de l’innovation dédiés dans les groupes, rodés à travailler avec de jeunes entreprises innovantes. Aujourd’hui les objectifs de business sont renforcés entrainant l’interaction avec de plus en plus d’acteurs.
- L’adéquation des conditions contractuelles. Des efforts de part et d’autre semblent être perçus, puisque des progrès sont salués par 50% des start-up interrogées sur l’adéquation des conditions contractuels. Celles-ci ont une meilleure compréhension des conditions des grands groupes et ces derniers une meilleure compréhension des engagements avec le partenaire.
3ème pilier : La Bienveillance
La principale crainte exprimée par 74% des start-up est la perte de temps dans la relation avec les grands groupes. En effet, il peut se passer du temps entre les premiers rendez-vous et le retour d’investissements.
Plus de la moitié des grands groupes craignent quant à eux de ne pas être en capacité de passer à l’échelle, de ne pas réussir à exécuter la promesse de départ. Chacun prend en effet sa part de risque dans la collaboration.
47% des start-up considèrent que la relation avec les grands groupes est équilibrée contre 69% des grands groupes. Ces 20 points d’écart reflètent la réalité des projets de collaboration.
4ème pilier : La Création de valeur
Les priorités divergent entre start-up et grands groupes. 82% des start-up interrogées disent rechercher avant tout une augmentation de leur chiffre d’affaires et 66% sont en quête de références pour asseoir leur savoir-faire et leur notoriété. Côté grands groupes, innover sur l’expérience client est le bénéfice recherché par 75% des répondants et la moitié disent vouloir tester une solution innovante à l’échelle du groupe.
En conclusion, on observe que la dimension temps est récurrente d’une année sur l’autre et le passage à l’échelle est clairement exprimé. Les partenaires cherchent à grandir avec l’autre dans des intérêts orientés business. Malgré des collaborations impactées par la crise sanitaire (collaboration décalée ou mises en stand-by), des impacts positifs ont tout de même été observés, notamment sur les délais de paiement pour maintenir la pérennité de la relation contractuelle et l’équilibre de la relation. Le potentiel d’innovation et la valeur perçue des solutions des start-up ont également été mis en lumière durant cette période.
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