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AgTech : quels secteurs intéressent les investisseurs ?

La population mondiale continue de croître. Elle avoisine actuellement 7,8 milliards de personnes et les perspectives pour 2050 la situent bien au-delà de 9 milliards. L’agriculture fait donc face à un défi, celui d’assurer une production alimentaire en quantité suffisante. Et à ce défi, s’ajoutent ceux de ménager les ressources, de s’adapter aux mutations climatiques, et de répondre aux nouvelles demandes des consommateurs. Au cours de ces dernières années, il n’est donc pas étonnant que des entreprises, des start-up se soient penchées sur ces problématiques et qu’elles aient apporté de nouvelles réponses innovantes. Mais quelles sont les thématiques AgTech qui aujourd’hui arrivent à capter l’attention des investisseurs ?

Une dynamique forte… et en progression

D’un point de vue global, et au niveau mondial, les investissements en capital-risque dans les technologies agricoles ont totalisé 2,2 milliards de dollars pour les deux premiers trimestres de 2020. En l’espace d’un seul semestre, 2020 talonne donc déjà presque la totalité de l’année 2019, année au cours de laquelle les investissements s’étaient pourtant élevés à 2,7 milliards de dollars, et qui constituaient alors un plus haut historique.

Le deuxième trimestre 2020 a été particulièrement propice aux investissements sur le secteur agricole. Il a concentré à lui seul 1,6 milliards de dollars, bénéficiant d’un effet de levier dans un contexte de pandémie mondiale qui a remis les besoins primaires sur le devant de la scène.

 

Le secteur des intrants particulièrement courtisé 

Mais l’AgTech regroupe un certain nombre de segments qui, pour certains, suscitent plus largement les intérêts des investisseurs que d’autres. Et ce sont principalement les start-up qui ont pour centre d’intérêt les alternatives aux intrants de culture qui sont actuellement très en vogue auprès des sociétés de capital-risque. En effet, sur le premier semestre, ces dernières cumulent près de 60 % capitaux investis. On y retrouve notamment quelques « méga-tours » pour certaines licornes ou futurs candidats au statut. On peut y citer plusieurs start-up américaines principalement comme IndigoAg (enrobage de semences avec une technologie microbienne), GreenLight Biosciences, Pivot Bio, ou encore Gingko Bioworks. Elles ont toutes levé entre 70 et 500 millions de dollars au cours de ces derniers mois, preuve de l’intérêt suscité par ce marché constamment en recherche de réponses aux besoins de produire plus ou autant avec des solutions plus durables et mieux acceptées par les consommateurs. A noter qu’IndigoAg citée ci-dessus, vient de lancer en complément de son activité, une offre de crédits carbones vérifiés et mesurés sur les exploitations, à destination des grandes entreprises en recherche de solutions de décarbonation. 

L’agriculture urbaine et les fermes verticales

Autre segment d’intérêt : l’agriculture verticale. Avec une concentration de près de 12 % des fonds de capital-risque au premier semestre, elle constitue le deuxième segment le plus financé.

On peut citer en exemple le poids lourd du secteur, Plenty, américain lui aussi, qui séduit les investisseurs par les valeurs « less is more » qu’il affiche 99 % de terres en moins, 95 % d’eau en moins pour une production de végétaux alimentaires sans pesticides et non OGM. D’autres initiatives du même genre font l’actualité aux quatre coins du monde, comme InFarm, start-up berlinoise qui a levé cet été 170 millions de dollars et qui revendique l’installation de 1000 fermes dont quelques-unes dans des métropoles françaises.

Les insectes, eldorado AgTech ?

L’AgTech voit aussi l’émergence de nouvelles activités. L’élevage d’insectes en est une et cristallise l’intérêt de plusieurs financeurs aujourd’hui par la diversité des cas d’usage qu’elle adresse. En effet, les « entomofermes » se présentent à la fois comme des alternatives aux sources protéiques historiques dans le secteur de l’alimentation animale, et permettent de proposer, en plus de la protéine, une gamme de fertilisants écologiques issus de l’élevage.

Ces fermes d’insectes sont répertoriées dans le sous-segment « Animal Tech » de PitchBook (Cf graphique ci-dessus), une activité qui représente 7 % des « deals » négociés entre les start-up et les investisseurs sur le premier semestre 2020.

Et dans cet univers AgTech, la France peut se féliciter d’avoir quelques belles pépites, comme Ynsect, qui figure au palmarès du Next 40 (le CAC 40 des entreprises innovantes) et qui vient de lever 372 millions de dollars en série C. Ces fonds serviront notamment à financer la construction de la plus grande ferme d’insectes au monde, permettant à terme une production annuelle de 100 000 tonnes de produits.

Mais d’autres acteurs français se sont aussi positionnés sur ce marché qui s’annonce prometteur comme InnovaFeed, NextProtein, ou encore Nextalim. D’autant que d’autres coproduits, à l’image de l’huile d’insecte, peuvent être employés dans d’autres cas d’usage et que l’utilisation de biodéchets comme substrat d’élevage de ces insectes permet de renforcer le modèle économique circulaire de l’activité.

Durabilité et attentes sociétales, dénominateur commun

Les trois segments évoqués ici ont tous en commun leur aspect durable et répondent à des problématiques fortes exprimées par les consommateurs et très recherchées par les intermédiaires de la chaîne alimentaire.

Moins : de pesticides, d’intrants, de protéines importées, d’eau, de terres utilisées.

Les investisseurs sont très friands à financer ces thématiques, au détriment d’autres segments qui ont un impact moins fort sur le message qui peut être adressé aux consommateurs.

Les technologies innovantes mais considérées comme plus classiques à base d’IoT, de capteurs, d’imagerie semblent moins enclines à bénéficier du soutien des financeurs et doivent trouver beaucoup plus rapidement un modèle économique qui leur permette de se rémunérer sur leur activité.

Emmanuel ETESSE – Consultant Innovation Agri/Agro et Santé – Le Village by CA Finistère 

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