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Biodiversité marine : les impacts de la crise

A l’heure du confinement, nous nous interrogeons sur les conséquences de la baisse d’activité de pêche sur la biodiversité marine. Pour répondre à nos questionnements, nous avons sollicité Alain Biseau, biologiste à l’Ifremer et membre du comité d’avis du Conseil international pour l’exploration de la mer.

Pour Alain Biseau, il est encore trop tôt pour connaitre l’impact réel de la baisse d’activité sur les espèces. D’abord parce que l’activité réelle des navires n’est pas connue depuis le début de la crise et surtout parce qu’il va falloir du temps pour voir l’impact du confinement. « Ce n’est qu’en début d’année prochaine, au moment du bilan, lorsque nous ferons le diagnostic de l’état des ressources, que nous pourrons observer si les captures totales sur l’année ont été équivalentes ou non à celles qui auraient eu lieu en l’absence de Covid-19 ».

Pour le biologiste, la question centrale que l’on peut se poser aujourd’hui est celle de l’activité de l’après-crise. En effet, la baisse actuelle des captures, ce qui, même en ne connaissant pas l’activité réelle des navires, est très probable, sera-t-elle compensée ou non après la crise, plus tard dans l’année ? Difficile de répondre à cette question pour le moment.Ce que nous savons néanmoins, c’est que plus nous nous engageons dans une période longue de faible activité, plus les captures diminuent et plus il est probable que l’impact sur les ressources soit positif. « Une baisse des captures au printemps sera donc probablement observée, mais aura-t-elle un impact réel sur l’état des populations de poissons ? Tout dépend du cumul des captures sur toute l’année : c’est ce cumul qui définit la pression de pêche et qui déterminera l’état des populations ».

Un point sur lequel il est davantage certain de se positionner aujourd’hui, est que la période d’inactivité a un effet favorable pour les espèces de la pêche à pied. Il s’agit en majorité de coquillages pêchés lorsqu’ils sont tout juste supérieurs à la taille minimale de capture. En retardant la période de pêche, cela laisse le temps à ces coquillages de grandir et in fine, la quantité de coquillages supérieurs à la taille commerciale augmente.

Ainsi, moins de prélèvements pourrait suggérer une augmentation des reproductions. Cependant, comme pour les poissons, sauf exception, le nombre de petits coquillages dépend plus de facteurs environnementaux que du nombre de géniteurs (le taux de mortalité des œufs et des larves est très élevé), il faudrait beaucoup plus de temps pour permettre aux espèces de se multiplier.

L’impact sur le renouvellement n’est pas lié à la crise du Covid-19, il s’agit d’un débat général qui perdure. Pour Alain Biseau, « A partir du moment où il y a suffisamment de poissons pour assurer le renouvellement, pêcher avant la période de reproduction, pendant ou après, n’a pas un impact supplémentaire, sauf cas exceptionnel». Selon les espèces, cela n’a donc globalement pas d’incidence sur le renouvellement des ressources

Il est donc difficile à ce jour de connaitre l’impact réel de la crise sur la biodiversité marine, l’activité de l’après-crise sera donc déterminante. Par ailleurs, la Politique Commune des pêches prévoit la possibilité pour un État qui, une année donnée n’aurait pas consommé tout son quota (1), de reporter 10% de ce quota sur l’année suivante. Il est fort probable, si effectivement les quotas de cette année ne sont pas consommés que cette disposition soit activée, une décision qui pourrait amoindrir l’effet positif de la crise sur les ressources mais qui pourrait au contraire atténuer les effets négatifs de la crise pour les entreprises du secteur.

(1) Les quotas de pêche sont fixés par le Conseil des Ministres des pêches de l’UE en décembre après négociations à partir des recommandations des scientifiques, qui à partir des diagnostics sur l’état des ressources, font des projections et estiment les quantités de captures compatibles avec l’objectif de gestion fixé par la Politique commune des pêches (le rendement maximal durable, RMD).

 

Alain Biseau

Biologiste à l’Ifremer et membre du comité d’avis du Conseil international pour l’exploration de la mer.

 

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