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Le parcours de financement des biotechnologies médicales

BIOTECH

Avec l’apparition de la pandémie de COVID-19, les start-ups biotechnologiques ont été remises sur le devant de la scène. Moderna Thérapeutics, l’américaine, et BioNTech, l’Allemande, ont été très en vue en 2020, notamment grâce à leur rapidité à proposer une réponse vaccinale à l’épidémie. Avec une innovation suscitant l’intérêt des investisseurs, et face à un marché colossal, leur valorisation a progressé très rapidement… Mais avant d’atteindre ce stade souhaité de développement, bon nombre de start-up biotech médicales françaises peinent à réussir leur phase de croissance.

 

Il y a biotechnologie et … biotechnologie

La définition de l’OCDE décrit les biotechnologies comme « l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, de même qu’à ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux vivants ou non-vivants aux fins de la production de connaissances, de biens et de services ».

C’est depuis les années 1980 que le domaine des biotechnologies connaît un essor important dans des secteurs industriels variés. On retrouve cinq catégories principales de biotechnologies, parmi lesquelles, deux sont prédominantes : les biotechnologies de santé et d’agriculture.

On distingue cinq catégories de biotechnologies que l’on distingue généralement avec un code couleur :

  • Les biotechnologies rouges concernent la médecine, l’industrie pharmaceutique et la cosmétologie. C’est le domaine biotechnologique qui connaît le développement le plus important, notamment par la recherche de nouvelles molécules thérapeutiques. Les entreprises françaises se concentrent principalement sur trois aires thérapeutiques spécifiques : l’oncologie, les maladies infectieuses et le système nerveux central
  • Les biotechnologies vertes concernent l’agriculture, l’agrochimie et l’agroalimentaire
  • Les biotechnologies bleues qui concernent la vie marine
  • Les biotechnologies blanches qui comprennent l’industrie chimique
  • Les biotechnologies jaunes qui concernent les technologies environnementales

 

Une recherche performante

Les biotechnologies rouges, qui se rapportent au secteur de la santé, ont une place prépondérante dans le panorama des biotechs françaises. En 2019, on en comptait 720, ce qui classe notre pays au 3ème rang européen après l’Allemagne et le Royaume-Uni. Et le secteur est particulièrement dynamique avec la création de 60 nouvelles entreprises qui voient le jour chaque année selon l’état des lieux dressé par France Biotech.

Ces initiatives entrepreneuriales sont souvent issues de la recherche académique qui, en France, est particulièrement bien reconnue. Les Instituts et laboratoires de recherche se situent parmi les plus hauts standards mondiaux. L’indicateur SCimago, qui mesure l’influence scientifique de revues académiques, classe en effet l’INSERM et l’APHP dans le Top 10 du classement mondial des meilleurs centres de recherche… Tous les autres sont américains !

 

De nombreux projets mais …

Cet écosystème favorable est donc à l’origine de nombreuses biotechnologies… et ceci de manière bien plus importante que dans d’autres régions du monde. Pour preuve, une étude d’ « Evaluate pharma, Orbis et Capital IQ » montre que rapporté à la population, la France dispose de 18 start-ups Biotech et Medtech par million d’habitants. C’est plus que les Etats-Unis et le Royaume-Uni, avec respectivement 10 et 13 entreprises par million d’habitants. L’Allemagne, elle, est également très prolifique avec 26 entreprises. Mais si le terreau, en France, est propice à faire germer les idées, encore faut-il pouvoir les accompagner jusqu’à la phase d’accès au marché ! Et dans le secteur du développement des molécules à vocation pharmaceutique, le parcours est long, complexe et exigeant en capitaux !

Le parcours du médicament

Source : LEEM

 

Or, le paradoxe, c’est que l’écosystème financier français est principalement tourné vers l’amorçage ainsi que vers les premiers tours de financement avec les différents dispositifs d’incitations fiscales, les investissements de la BPI et autres fonds « early stage ». Il n’existe, en revanche, que peu d’acteurs pour des tickets d’investissement destinés au développement, sachant que le développement d’un médicament prend entre 10 et 15 ans, voire parfois 20 ans depuis la recherche jusqu’à la mise sur le marché. Cette situation permet donc à de nombreuses sociétés de se créer, mais à peu de réussir leur croissance, en France en tout cas. Pour nos investisseurs potentiels, la santé c’est long…, c’est cher…, c’est risqué… et ça peut ne pas rapporter !

 

La tentation américaine …

Dans ce contexte, en France, pour des projets assez innovants, les entreprises peuvent lever entre 10 et 50 millions d’euros, ce qui sera très insuffisant pour mener le projet jusqu’à la phase de commercialisation. Aux Etats-Unis, certaines entreprises biotechs peuvent lever jusqu’à 1 milliard de dollars.

 

Pour que les entreprises françaises ou mêmes européennes arrivent à combler ce déficit de liquidités face à leurs homologues d’outre-Atlantique, elles peuvent alors :

  • Vendre leur molécule, en abandonnant alors une partie de leur patrimoine aux big pharma étrangères.
  • Se faire acheter dans des opérations de fusion acquisition
  • Se financer via le Nasdaq, avec un risque très fort de basculer sur le territoire américain.

Concernant ce dernier mode de financement, depuis 2013, 18 start-ups européennes spécialisées en biotechnologies de la Santé ont franchi le pas de la cotation au NASDAQ. La France compte pour sa part six pépites qui se sont introduites outre-Atlantique : DBV technologies, Innate Pharma, Erytech Pharma, Cellectis, Genfit et Inventiva.

Mais quelles sont les motivations qui incitent ces start-up à sauter le pas vers les Etats-unis ? Pourquoi ne trouvent-elles pas en France ou en Europe les éléments nécessaires à leur développement ? Pour en savoir plus, RDV dans notre prochaine chronique !

A suivre …

Emmanuel ETESSE, Consultant Innovation Agri/Agro & Santé – Le Village by CA Finistère

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